Notre région, le Saguenay— Lac-Saint-Jean, s’est bâtie sur la solidarité, sur les liens solides qui, au-delà de nos divergences, nous unissent les uns aux autres et c’est à cette solidarité qu’aujourd’hui je fais appel.

Vous n’ignorez pas que depuis maintenant deux ans, 450 femmes et hommes, membres du Syndicat démocratique des employés de garage du Saguenay — Lac-Saint-Jean (SDEG) — (CSD) sont dans la rue, victimes d’un lock-out décrété par les concessionnaires d’automobiles de la région. Au cours de ces deux années, la solidarité régionale s’est exprimée haut et fort, ce qui nous a permis de poursuivre notre lutte en vue de défendre nos droits et nos conditions de travail.

Le 5 mars dernier, nous avons reçu un appui sans précédent lors d’un grand rassemblement national de solidarité alors que sept centrales et organisations syndicales ont décidé de se battre à nos côtés en nous aidant à sensibiliser la population à l’importance de retarder jusqu’à la fin du lock-out l’achat d’une auto. Cet appui national prend tout son sens quand on sait que le printemps est le temps de l’année où nombre de gens songent à changer de véhicule et à s’en procurer un autre.

C’est pourquoi nous nous adressons à vous, vous avez tout au long de votre vie active travaillé, par votre labeur, vos efforts, vos sacrifices, à bâtir un monde plus juste, un monde dans lequel les travailleuses et les travailleurs seraient respectés et pourraient vivre dans le respect et la dignité. C’est ce monde-là que vous avez légué à vos enfants, à vos petits-enfants, afin qu’eux aussi fassent leur part.

Pour que tous vos efforts ne soient pas anéantis, à cause d’employeurs aussi entêtés qu’avides de profits, nous avons, une fois encore, besoin de vous. Si, pour vous, la tradition de solidarité qui existe dans notre région, a encore tout son sens, nous vous demandons de poser un geste d’appui à l’égard des femmes et des hommes toujours dans la rue, après deux ans. Nous vous demandons d’exprimer votre solidarité en retardant l’achat d’une auto tant et aussi longtemps qu’ils ne seront pas retournés au travail.

Et si vous hésitez, imaginez que parmi ces lock-outés, il pourrait y avoir un fils, une fille, un petit-fils, une petite-fille, une proche, un ami, refuseriez-vous de leur accorder votre appui, refuseriez-vous d’être solidaires avec eux?

Aussi, je vous invite à joindre le vaste mouvement de solidarité en faveur des lock-outés. Je suis convaincu que votre geste fera toute la différence et permettra de mettre fin à ce lock-out de deux ans qui est une véritable honte. N’oubliez pas que vous détenez la clé de ce lock-out.

Merci pour votre appui!

Georges Bouchard

Président du S.D.E.G.