Parlement à Ottawa

Le ministre des Finances du Canada dépose aujourd’hui son budget. Rappelons que ce budget est déposé avec gouvernement minoritaire et la Centrale des syndicats démocratiques y voit justement un budget qui tente de répondre à tous et toutes, mais qui risque de peiner à remplir ses multiples promesses. Dans un contexte de ralentissement économique et d’instabilité générée par les tarifs étatsuniens sur les exportations canadiennes, le budget vise juste dans ses intentions de diversifier, de renforcer et d’encourager l’économie canadienne. 

« Au cours des dernières années, les économies canadienne et québécoise ont subi de nombreuses attaques et, surtout, elles doivent s’adapter aux différentes transformations, numérique, écologique et démographique. Le budget déposé aujourd’hui adresse ces enjeux, mais on peut douter que les solutions qui y sont incluses apporteront avec suffisamment de vigueur les changements à court terme que nous avons besoin », souligne Luc Vachon, président de la CSD.

Productivité sans formation : une équation incomplète

Le budget mise beaucoup sur sa « superdéduction à la productivité », un ensemble d’incitatifs fiscaux pour l’investissement en capital, pour augmenter à la fois la compétitivité et la productivité des entreprises. Bien que cela soit un réel enjeu et que cette orientation doive être saluée, cette mesure de 1,4 G$ sur 5 ans va avoir besoin des travailleurs et travailleuses pour accompagner les changements générés par l’investissement en capital. Cependant, les investissements de 570 M$ sur 5 ans en formations se matérialisent principalement dans un programme de requalifications pour les secteurs touchés par les tarifs et semblent peu considérer la requalification de la main-d’œuvre dans ces secteurs.        

« On ne peut pas penser d’adapter notre structure économique en faisant l’économie de la formation de la main-d’œuvre. Les défis sont majeurs pour les travailleurs et travailleuses qui doivent se former, il y a des enjeux de littératie et de numératie importants dans notre société que la simple requalification proposée n’adresse pas. Il ne faut pas juste penser que sous l’angle de secteur touché pour financer la formation, mais en termes de besoin des travailleurs et travailleuses pour avoir une économie résiliente », renchérit M. Vachon

Aide au secteur forestier : nécessaire, mais insuffisante

Le gouvernement souligne l’importance de trouver des débouchées canadiennes pour le secteur forestier. Il offre une aide aux entreprises du secteur pour lui permettre de suivre la cadence dans les investissements annoncés en infrastructure, principalement la construction de logement. 

« Il est évident que le secteur de la foresterie a besoin de se trouver de nouveaux débouchés. Cependant, bien que cette politique d’achat canadien pour le secteur du bois risque de permettre à des travailleurs et des travailleuses, mais aussi des régions de survivre, il est impératif de revoir la viabilité à long terme du secteur », conclut le président de la CSD.