QUÉBEC, le 28 avril 2020 — Dans le cadre du Jour commémoratif des personnes décédées ou blessées au travail, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) a obtenu de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) les statistiques répertoriant les lésions professionnelles de 2019.
Encore une fois, trop d’hommes et de femmes perdent la vie au travail et la CSD martèle l’importance de miser sur la prévention. D’après les données fournies par la CNESST, 190 décès sont survenus aux suites d’une lésion professionnelle en 2019, dont près du tiers proviennent seulement de l’industrie de la construction. « Il y a moins de décès que l’an dernier, mais c’est encore 190 de trop, s’indigne Luc Vachon, président de la CSD. Il faut faire mieux ; nous avons déjà fait mieux ! »
Augmentation des lésions professionnelles
Le bilan est encore plus sombre tant sur le plan des accidents du travail et des maladies professionnelles qui sont en hausse pour une quatrième année consécutive. La CNESST a accepté 107 465 dossiers de lésions. « Ces chiffres nous montrent qu’il y a encore de gros efforts à faire dans les milieux de travail sur le plan de la prévention, que ce soit en organisation sécuritaire du travail ou dans l’intégration des nouveaux travailleurs », d’ajouter M. Vachon.
Urgence de réformer de la LSST et LATMP
Le gouvernement a déjà annoncé son intention de réformer la Loi sur la santé et la sécurité du travail (LSST) et la Loi sur les accidents du travail et les maladies professionnelles (LATMP). « Les données de 2019 nous montrent l’importance du travail qui est à faire en santé et sécurité au travail. Il faut que la réforme mise davantage sur la prévention pour éliminer le danger à la source. Seulement 15 % des dépenses de la CNESST sont destinées à la prévention alors que les 85 % restant vont en réparation, c’est comme ça depuis des décennies alors que ça devrait être le contraire! », explique Luc Vachon.
Le président de la CSD comprend que les travaux parlementaires sont retardés en raison de l’urgence sanitaire. Il faut néanmoins que la prévention demeure un enjeu prioritaire pour le gouvernement surtout dans le contexte de la pandémie. « C’est maintenant qu’il faut agir pour protéger nos travailleurs exposés à la Covid-19, afin que les chiffres de 2020 ne soient pas encore plus dévastateurs ».