La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) décèle un manque d’ambition du budget 2023-2024, présenté par le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard. La CSD considère que c’est un budget qui préserve une vision de développement de l’économie qui a omis de se mettre à jour.

Des baisses d’impôt comme promesse électorale

Bien que le gouvernement actuel voit la baisse d’impôt comme un outil pour limiter l’impact de l’inflation. La CSD croit plutôt que c’est une avenue qui aurait pu être remise en question.

« On se doutait que les baisses d’impôt allaient être l’annonce principale de ce budget. Le contexte économique a changé depuis les élections et plusieurs, dont la CSD, doutent fortement que cette mesure puisse être un rempart à l’effritement du pouvoir d’achat », explique Luc Vachon, président de la CSD.

La CSD croit plutôt dans un réinvestissement dans des services à la population et d’une amélioration du filet social comme rempart aux fluctuations économiques actuelles.

Une économie québécoise forte ne passe pas par les grandes entreprises

Pour la CSD, le congé fiscal pour les grands projets d’investissements n’aura aucun bénéfice, pas plus pour les travailleurs et travailleuses que pour l’économie québécoise.

« Ce congé fiscal était déjà peu populaire, qu’est-ce qui va changer aujourd’hui ? Nous devons avoir une vision du développement économique, de la recherche et développement qui n’est pas motivé que par des crédits d’impôt », critique le président de la CSD.

En n’établissant que peu de critères autres que le secteur, la région et le niveau d’investissement, ce crédit pourrait offrir un pouvoir important à de grandes entreprises, dans certains secteurs ou régions.

« L’attrait du crédit vise surtout la très grande entreprise. Soumettre la direction du développement de l’économie du Québec, et ce même pour une portion d’un secteur, cela date d’une autre époque. Il faut privilégier une diversification et une régionalisation de l’économie québécoise en incluant tous les acteurs de l’économie, incluant les plus petites entreprises, dont les entreprises locales et d’économie sociale », renchérit Luc Vachon.

Pourquoi ne pas privilégier la diversification de l’économie dans les régions ?

La CSD déplore le financement d’une vision du développement économique principalement basé sur le secteur primaire et touristique pour les régions. Ces secteurs de l’économie sont et doivent demeurer important, mais pourraient bénéficier de développement d’économie de 2e et 3e transformation.

« Les régions loin des grands centres se sont souvent développées autour d’un ou deux secteurs primaires de l’économie. Si nous souhaitons apprendre de la pandémie, et mettre en place un une économie québécoise moins dépendante de l’extérieur, il faut avoir une politique économique plus ambitieuse pour les régions », ajoute Luc Vachon.

Poursuivre dans la voie de la formation pour permettre aux travailleurs et travailleuses d’affronter les aléas de l’économie.

Depuis plusieurs années, différents acteurs du marché du travail, dont la CSD, travaillent de concert, et dans un véritable dialogue social, pour mettre en place des solutions durables pour les travailleurs et travailleuses concernant la formation.

« Offrir de la formation continue pour les travailleuses et travailleurs est un incontournable, et mobiliser les milieux de travail est pour nous l’une des voies à suivre. Nous saluons l’investissement dans le Programme de formations de courte durée (COUD) privilégiant les stages dans les professions priorisées par la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) », conclut Luc Vachon.