Calculatrice avec des billets de banque canadiens

La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille avec tiédeur le budget 2022‑2023, présenté par le ministre des Finances du Québec, M. Éric Girard. La CSD considère que ce budget prend la mesure des défis auxquels font face les travailleurs et les travailleuses, mais propose des réponses timides et insuffisantes pour adéquatement les soutenir.

Soutenir adéquatement et durablement les travailleurs et des travailleuses

Bien que le ministre des Finances semble à l’écoute des besoins de la population québécoise, la réponse à l’inflation proposée par le budget 2022, soit un montant de 500$ pour l’année 2021, n’est pas satisfaisante.

« Offrir une aide partielle et ponctuelle par l’entremise de la fiscalité permettra peut-être d’égaliser les comptes pour cette année, mais il ne s’agit pas d’un soutien structurel s’inscrivant dans le temps. Les prix continueront d’augmenter », explique Luc Vachon, président de la CSD.

La CSD juge que le budget 2022 aurait dû présenter d’autres mesures plus progressives et plus durables pour mieux soutenir les travailleurs et les travailleuses.

« L’allocation de 500$ s’applique de manière indifférenciée à plusieurs revenus différents, alors que les individus les moins fortunés ont besoin d’un soutien plus important. Il aurait été pertinent que les aides offertes soient plus progressives afin d’aider davantage les moins nantis », d’ajouter M. Vachon.

Soutien à l’économie : un manque d’audace

La CSD déplore qu’en termes de soutien à l’économie, le gouvernement mette encore une fois la grande partie de ses énergies dans le soutien aux secteurs de pointe.

« Il est fort regrettable que l’objectif de l’augmentation de la productivité passe surtout par le soutien aux technologies de pointe, au détriment des autres secteurs économiques, notamment du manufacturier. Des emplois de qualité et la vitalité de régions sont pourtant en jeu si on ne soutient pas adéquatement et durablement ces secteurs », critique le président de la CSD.

Pour la centrale syndicale, l’action gouvernementale doit appuyer l’ensemble du développement économique.

« Pour bien soutenir le secteur manufacturier et les autres secteurs, il faut viser l’instauration d’une réelle politique industrielle. Une telle politique aura selon nous de bien meilleurs impacts que le recours à des crédits d’impôt pour encourager les investissements privés dans la productivité. Elle permettra en outre de dynamiser les régions et de pérenniser des emplois, tout en faisant face aux défis actuels, notamment celui de la transition énergétique », renchérit Luc Vachon.

Des engagements intéressants en formation de la main-d’œuvre

La CSD relève avec intérêt des investissements pour moderniser les programmes de formation professionnelle, ce qui comprend d’assurer des parcours de formation plus flexibles. La CSD relève aussi positivement les investissements accrus pour soutenir les travailleurs immigrants et les travailleuses immigrantes, notamment en francisation.

« Il est essentiel d’améliorer substantiellement l’accès à la formation professionnelle qualifiante et nous sommes optimistes que cette fois-ci, les moyens sont présents pour que nos demandes soient entendues », M. Luc Vachon.

Une gestion obtuse des finances publiques

La CSD déplore finalement l’obsession du gouvernement à continuer les versements au Fond des générations. Selon la CSD, cette obsession retient le gouvernement de réaliser les grands projets sociaux structurants nécessaires.

« Nous remettons en question la pertinence de ces versements, car ils forcent le gouvernement à mettre de côté une part croissante de ses revenus, alors que la situation budgétaire et économique plutôt favorable. Ces sommes seraient bien mieux investies dans les services publics, qui accusent d’un retard en investissement si on se compare aux autres provinces, ou dans l’urgente transition énergétique », conclut Luc Vachon.