Aujourd’hui, le 11 avril 2024, se tient la Rencontre nationale des partenaires sur l’avenir de la forêt où participent Luc Vachon, président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) ainsi que Samuel-Elie Lesage, conseiller syndical à la recherche à la CSD. La Centrale a présenté un mémoire dans le cadre de la Démarche de consultation sur l’avenir de la forêt initiée par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts. On y souligne l’absence notable de discussions sur les défis auxquels font face les travailleuses et travailleurs de l’industrie forestière, malgré les enjeux environnementaux et économiques.

La CSD souligne la nécessité d’ajuster le régime forestier pour sauvegarder la forêt en tant que source de ressource durable, tout en veillant à ce que les travailleuses et les travailleurs ne soient pas injustement pénalisés par les transitions à venir. Les inquiétudes sont nombreuses : l’avenir incertain des emplois liés à la problématique du caribou forestier ; les risques accrus d’incendies et l’appauvrissement des forêts, ce qui souligne le besoin urgent d’une transition juste vers une économie forestière durable.

Une importance particulière doit être accordée aux travailleuses et les travailleurs de l’industrie, souvent précaires et inquiets pour l’avenir de leurs emplois. Les statistiques révèlent une population ouvrière expérimentée, à plus faible qualification et donc vulnérable aux changements de l’industrie. La CSD souligne l’importance d’une action publique ciblée pour soutenir ces personnes, notamment à travers un plan d’action axé sur la main-d’œuvre et qui accompagnerait la transition vers des pratiques forestières durables.

Le mémoire critique également le silence du gouvernement sur la question du caribou forestier, soulignant le lien entre la santé de l’écosystème forestier, la viabilité de l’industrie et l’avenir des emplois. La nécessité d’un dialogue social conséquent et d’une politique industrielle forestière adaptée est mise en avant comme essentielle pour une transition juste.

En résumé, la CSD appelle à une réflexion profonde sur l’avenir de la forêt québécoise, plaçant les travailleurs au cœur de cette transition. L’enjeu est de taille : assurer une gestion durable de la forêt tout en protégeant les emplois et les communautés qui dépendent de cette industrie. 

Recommandations

La CSD propose une série de recommandations visant à stabiliser l’emploi dans le secteur forestier, diversifier l’économie du bois et assurer la conservation de la forêt québécoise :

Concernant le régime forestier et l’économie forestière :

  • Intégrer la prise en compte du risque dans le calcul de la possibilité forestière.
  • Instaurer un système de compensation entre usines de transformation afin de mutualiser les risques.
  • Intégrer la viabilité financière de la forêt à même le calcul de la possibilité forestière.
  • Nommer un aménagiste forestier des territoires, imputable et indépendant.
  • Mettre en place une planification d’ensemble et évolutive des routes forestières.
  • Augmenter les investissements publics en aménagement sylvicole.
  • Encadrer l’investissement pour un développement prudent et intelligent du secteur forestier.
  • Soutenir la diversification et l’innovation du secteur forestier.
  • Prioriser l’investissement in situ.

Concernant les travailleurs et les travailleuses de l’industrie forestière :

  • Établir un diagnostic de l’état de la main-d’œuvre de la foresterie et des besoins de cette dernière.
  • Maximiser une offre de formation de qualité.
  • Instaurer un Fonds de diversification économique provincial/fédéral.
  • Prévoir un soutien conséquent aux travailleuses et travailleurs en cas de consolidation d’entreprises.
  • Instaurer un dialogue social tripartite, avec une participation interministérielle.