Depuis le printemps dernier, la CSD réclame la tenue d’un forum national sur l’hébergement et les soins de longues durées aux personnes aînées et vulnérables de notre société. Ce forum aurait pour objectif de rassembler toutes les parties intéressées par cette question afin d’analyser en profondeur la façon dont nous prenons soin des personnes aînées et vulnérables en tant que société et d’y apporter des solutions pour corriger le tir.
Revoir la façon dont nous nous occupons des personnes vulnérables
Que ce soit dans les CHSLD, les résidences privées pour aînés (RPA), dans les ressources intermédiaires (RI), dans les ressources de type familial (RTF) à l’adulte ou à l’enfance, dans les soins à domicile ; la façon dont le Québec s’occupe des personnes aînées et vulnérables est inquiétante. Il s’agit d’une situation qui ne date pas d’hier, mais qui a été révélée de manière criante par deux tristes événements : le décès de la fillette de Granby à la suite de mauvais traitements malgré les signalements faits à la Direction de la protection de la jeunesse (DPJ) et l’hécatombe dans les lieux d’hébergement pour personnes aînées à la suite de la propagation de la COVID-19 en leur sein.
Au printemps, peu de temps après la tragédie qui a frappé le CHSLD Herron à Dorval et devant la situation qui se dégradait dans l’ensemble du réseau, le premier ministre François Legault avait même affirmé lors d’un point de presse que c’était « un peu gênant la situation que nous avons devant nous ». Il s’agit d’une situation qui est plus que gênante. La façon dont nous nous occupons de nos aînés et de nos personnes vulnérables est indigne d’une société comme celle du Québec.
Soyons clairs, nous ne souhaitons pas un exercice qui aurait pour objectif de chercher les coupables. Il faut plutôt revoir les conditions de vie des usagers tout autant que les conditions de ceux et celles qui leur prodiguent les soins.
Pourquoi un forum national ?
Parce que des solutions à la pièce ont immanquablement des conséquences indésirables sur les diverses composantes du réseau d’hébergement et de soins de longue durée. Par exemple, si nous ne faisons qu’améliorer les conditions de travail des employés dans les CHSLD, cela aura pour effet de drainer les effectifs des autres types de résidences. Une bonne idée appliquée à une partie du réseau d’hébergement et de soins de longue durée pourrait donc potentiellement nuire à l’équilibre du réseau.
Le réseau de l’hébergement et de soins de longue durée des
personnes aînées et vulnérables doit être considéré comme un écosystème et les
solutions doivent être réfléchies de manière globale, en interaction avec
l’ensemble des acteurs intéressés à améliorer la façon dont on s’occupe des
personnes aînées et vulnérables au Québec. Il faut que l’ensemble des acteurs
concernés dans ce réseau soient conviés à l’élaboration d’un diagnostic fiable
sur les problèmes vécus et pour débattre des meilleures pistes de solution pour
qu’à l’avenir, on s’occupe dignement de nos aînés et des personnes vulnérables.
Un comité de vigie pour assurer le suivi
Il est également essentiel qu’un comité de suivi soit mis en place à la suite d’un forum national pour s’assurer, d’une part, que les solutions soient réellement mises en œuvre, et d’autre part, maintenir une continuité, tant dans l’action que la réflexion en assurant le respect des objectifs que nous nous serons donnés comme société. L’être humain devrait toujours rester au centre des préoccupations lorsqu’il est question d’hébergement et de soins aux aînées et personnes vulnérables. Un tel comité permettrait d’assurer une stabilité qui serait moins susceptible d’être bouleversée par les changements de gouvernement.
Vieillir dans la dignité, l’urgence d’un débat de société
La CSD a publié dans la revue l’Action nationale un article sur l’importance de tenir un débat de société sur la façon nous prenons soins et hébergeons les personnes aînées et vulnérables.