Le plan sur le caribou se fait toujours attendre à l’aube de la Rencontre nationale des partenaires sur l’avenir de la forêt

Saguenay et Montréal, le 4 avril 2024 — Les syndicats québécois représentant les travailleurs et travailleuses du secteur de la forêt s’étonnent de voir le gouvernement arriver les mains vides à la Rencontre nationale des partenaires sur l’avenir de la forêt du 11 avril.

En effet, le Plan caribou, qui aura un impact important sur l’enjeu de la disponibilité du bois dans les prochaines années se fait toujours attendre. Prévu initialement en 2019, le Plan caribou vogue de report en report. De plus, aucun plan de match concret qui tiendrait compte des nouveaux calculs de possibilité forestière n’a encore été mis au jeu afin de soutenir les échanges sur l’avenir de la forêt.

« Les travailleurs et travailleuses sont toujours dans l’incertitude et on ne semble toujours pas prendre en compte les impacts anticipés sur les emplois. Qu’est-ce que le gouvernement attend pour déposer son Plan caribou ? On nous convie à une grand-messe sur l’avenir de la forêt et Québec n’est même pas en mesure de mettre sur la table un portrait adéquat de la situation. Comment réfléchir à l’avenir lorsqu’on n’a pas l’heure juste ? », s’interrogent en cœur les représentants syndicaux du secteur de la forêt, le directeur d’Unifor, Daniel Cloutier, celui des Métallos, Dominic Lemieux, le président de la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), Luc Vachon ainsi que le président de la Fédération de l’industrie manufacturière (FIM-CSN), Louis Bégin.

Les leaders syndicaux déplorent le manque de rigueur de l’exercice, alors que l’inquiétude grandit chez les travailleurs et travailleuses ainsi que dans les communautés dont la vitalité économique dépend de la forêt. « Dans une telle consultation, avec autant d’intervenants, on devrait discuter sur une proposition concrète, un vrai plan de match pour assurer à la fois l’avenir des forêts, celui des emplois et la vitalité économique de nos communautés. On a plutôt l’impression que Québec ne fait que gagner du temps et éviter des constats difficiles », ajoutent les leaders syndicaux.

Nos organisations ont participé aux Tables régionales sur l’avenir de la forêt au cours des dernières semaines. « Nous avons déjà souligné en février notre déception devant le portrait incomplet de la situation ainsi que l’absence de prise en compte de la réalité et des préoccupations des travailleurs et travailleuses dans le cadre de la démarche. Alors que cette consultation arrive à son terme, on craint que l’exercice accouche d’une souris en raison d’un diagnostic incomplet menant à une discussion abstraite. L’heure est au plan concret pour cette industrie porteuse d’avenir sur le plan de la décarbonation de notre économie », concluent les porte-parole.