La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) accueille favorablement le projet de loi no 96 modernisant la Charte de la langue française. L’analyse préliminaire de la CSD lui permet de croire que les mesures costaudes promises par le ministre Jolin-Barrette sont au rendez-vous.
La CSD se réjouit de voir le gouvernement Legault prendre la défense de la langue française au Québec au sérieux en accentuant son importance par des ajouts au préambule et à l’article 1 de la Charte de la langue française; en créant un ministère de la langue française et par la création d’un commissaire à la langue française indépendant du gouvernement.
« La création de Francisation Québec comme guichet unique pour toutes les personnes qui désirent avoir accès à des services de francisation est également une bonne nouvelle. À condition, bien entendu, que le gouvernement y mette les ressources nécessaires. Il a été amplement démontré que, si l’attente est trop longue pour les cours de francisation, les nouveaux arrivants vont passer à l’anglais. Il est plus que temps qu’on arrête de se tirer nous-mêmes dans le pied à cet égard » d’expliquer Luc Vachon, le président de la CSD.
La CSD salue également la volonté du gouvernement d’étendre les dispositions de francisation aux entreprises de 25 employés et plus. « Pour nous c’est un enjeu primordial pour la protection de la langue française. Les milieux de travail de petite taille sont souvent ceux qui accueillent d’abord les nouveaux arrivants. Il est primordial que ces milieux de travail aient les mêmes obligations et le même soutien pour se franciser », ajoute le président de la CSD.
La CSD émet toutefois des réserves en ce qui concerne les plaintes en milieux syndiqués. « Il ne faudrait pas que la voie qui sera utilisée en priorité pour l’application de la Charte de la langue française dans les milieux de travail soit la procédure de grief, dont les délais sont déjà très longs. Cela ne nous apparait pas adaptée pour le respect du droit fondamental de pouvoir travailler en français », souligne M. Vachon.