Suspension du président du syndicat pour enquête, plus de 500 griefs en cours, 63 arbitrages prévus en 2023, plus d’une trentaine de départs liés au climat de travail malsain, excès de zèle de la part des superviseurs ; rien ne va plus à l’usine d’Agropur de Granby depuis le retour de la grève qui est survenue l’été dernier.

Le Syndicat des salariés de la fromagerie (CSD), qui représente les travailleuses et travailleurs de l’Usine d’Agropur de Granby, dénonce le climat de travail toxique qui persiste depuis le retour de la grève.

« Ça fait un moment que le climat de travail est difficile chez Agropur à Granby, mais depuis le retour de la grève c’est pire que jamais. L’employeur ne respecte pas la convention collective que nous venons de signer. Nous avons plus de 500 griefs en cours, dont 51 seulement depuis la signature de la convention collective en septembre », dénonce le conseiller syndical à la CSD Bernard Cournoyer.

Un billet médical quand une salariée à ses règles

Depuis le retour de la grève, l’employeur a embauché 5 nouveaux superviseurs pour l’application de la discipline. Le syndicat dénonce le sentiment de harcèlement généralisé vécu par les salariés de l’usine depuis l’arrivée des nouveaux superviseurs qui ne connaissent ni l’application ni l’interprétation de la convention collective.

« Les employés se sentent harcelés par les superviseurs qui chronomètrent la durée des pauses à la minute près. On a même une travailleuse qui s’est fait reprocher de retarder la production parce qu’elle commençait ses règles et qui devait aller mettre un tampon. Pire, le superviseur a demandé un papier médical à la salariée. Ça n’a aucun sens ! », s’insurge M. Cournoyer.

Le président du syndicat suspendu

Un an après le congédiement du président et du vice-président du syndicat, dans l’exercice de leurs fonctions syndicales, ainsi que la suspension du secrétaire pendant 8 semaines. Agropur récidive avec la suspension pour enquête du nouveau président du syndicat. Le syndicat conteste ces mesures disciplinaires qu’il qualifie d’intimidations pour faire taire le syndicat.

« L’employeur s’en prend aux représentants du syndicat, mais la solidarité des travailleuses et travailleurs de l’usine d’Agropur n’est pas près de s’effriter. Avec le climat de travail que nous avons actuellement à la fromagerie de Granby, ne soyons pas surpris si nous sommes encore en conflit de travail dans 4 ans », conclut Bernard Cournoyer.

Le syndicat a demandé la collaboration de l’employeur pour la tenue d’une enquête indépendante afin de trouver des pistes de solution afin d’éliminer le climat de travail toxique. Le syndicat est toujours dans l’attente d’une réponse de la part d’Agropur.