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Le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, a présenté aujourd’hui le 4e et dernier budget du mandat du gouvernement de Justin Trudeau. Dans un contexte de rareté de main-d’œuvre de plus en plus importante, la Centrale des syndicats démocratiques (CSD) salue notamment la volonté du gouvernement d’encourager la formation des travailleurs. La CSD constate par ailleurs avec déception que le gouvernement a manqué aux promesses faites en début de mandat : compléter une révision globale du régime de l’assurance-emploi ainsi que mener une lutte réelle et affirmée aux paradis fiscaux.

Des mesures pour encourager la formation des travailleurs

La rareté de main-d’œuvre et les transformations technologiques qui vont s’accentuer précipiteront de forts besoins de travailleurs qualifiés au cours des prochaines années. La CSD ne peut donc qu’approuver les nouvelles mesures prévoyant la formation continue et le perfectionnement professionnel afin de permettre aux travailleurs d’acquérir les compétences leur permettant de s’adapter aux emplois de demain. Parmi ces mesures, le gouvernement met en place un nouveau crédit canadien pour la formation, une nouvelle prestation de soutien à la formation d’assurance-emploi de quatre semaine à 55 % du revenu moyen ainsi que de nouvelles dispositions relatives aux congés dans le but de garantir la capacité des travailleurs de s’absenter du travail afin de suivre de la formation sans crainte de perdre leur emploi.

« Le gouvernement n’a pas tort lorsqu’il dit que la population vit beaucoup d’anxiété en raison des changements que connaît le monde du travail. Cela fait des années que la CSD réclame des incitatifs pour générer un intérêt réel envers la formation continue en cours d’emploi pour permettre aux travailleurs d’acquérir des compétences qualifiantes, reconnues et transférables. Les mesures proposées par le gouvernement fédéral sont intéressantes, mais encore insuffisantes pour générer le développement d’une réelle culture de formation continue durable qui permettra de changer les mentalités à long terme », précise le président de la CSD, Luc Vachon.

La CDS se questionne sur la façon dont se matérialiseront les nouvelles prestations dans un avenir rapproché. « Que feront les travailleurs qui souhaiteront suivre des formations plus dispendieuses dès 2020? Devront-ils attendre plusieurs années afin d’accumuler leurs 250 $ annuels? Il aurait été intéressant d’offrir des prestations plus importantes lors de la première année du programme » d’ajouter Luc Vachon.

Mais encore, la CSD aurait souhaité la mise en place de crédits d’impôt plus importants pour les entreprises afin que celles-ci encouragent leurs travailleurs à suivre des formations. Avec la rareté de main-d’œuvre actuelle, il est nécessaire d’offrir des incitatifs costauds pour que les entreprises adhèrent au projet.

Révision de l’assurance-emploi : une promesse manquée

Reconnaissant que le marché du travail a changé et que le régime de l’assurance-emploi devait s’adapter au développement de la précarité des emplois, le gouvernement de Justin Trudeau s’était engagé, dès le début de son mandat, à compléter une révision globale du régime. « Nous sommes extrêmement déçus de constater que le gouvernement a raté sa dernière chance de respecter sa parole et de trouver des solutions durables pour régler les problèmes auxquels sont confrontés des milliers de personnes chômeuses chaque année », s’est indigné le président de la CSD.

Lutte aux paradis fiscaux 

Quant à la lutte aux paradis fiscaux, la CSD, membre actif du collectif Échec aux paradis fiscaux, constate qu’encore une fois, aucune mesure réelle, nouvelle et concrète n’apparait dans le budget Morneau. « Il est désolant de constater que le gouvernement ne saisisse pas sa dernière chance de prendre plus au sérieux les milliards de dollars canadiens qui disparaissent dans les paradis fiscaux chaque année. » a ajouté Luc Vachon. Des mesures concrètes telle que l’abolition de certaines ententes de non double taxation avec des pays considérés comme des paradis fiscaux, étaient attendues par la CSD depuis le début du mandat du gouvernement.

Assurance-médicaments 

La CSD accueille tout de même favorablement la volonté des libéraux de se doter de moyens pour négocier les coûts des médicaments et d’assurer une meilleure couverture à tous. « Il est extrêmement important que des mesures soient prises rapidement pour enlever de la pression sur les régimes privés actuels qui sont au bord de l’éclatement », de conclure le président.

À propos de la CSD

La CSD regroupe quelque 300 syndicats dans de nombreux secteurs d’activités et elle est l’une des quatre centrales syndicales que compte le Québec. Fondée en 1972, elle se distingue par son approche humaniste, basée sur le respect, la primauté de la personne et la démocratie.