La Centrale des syndicats démocratiques (CSD) réagit vivement à l’annonce faite par Arbec d’un arrêt d’une durée indéterminée à sa scierie de Parent, dans l’agglomération de La Tuque. Cette décision plonge immédiatement les travailleurs, les travailleuses et toute la communauté dans une incertitude profonde.

Dans ce village forestier isolé de la Mauricie, la scierie constitue le cœur économique et social de la localité. Sans elle, c’est l’existence même de Parent qui est menacée.

« L’annonce d’aujourd’hui frappe Parent de plein fouet. Quand l’usine s’arrête pour une durée indéterminée, c’est tout un village qui se retrouve arrêté. La scierie n’est pas un employeur parmi d’autres : elle est le pivot de cette communauté », affirme Luc Vachon, président de la CSD.

Une industrie étouffée par les tarifs américains et l’instabilité du régime forestier

L’arrêt survient dans un contexte déjà extrêmement difficile pour le secteur forestier québécois. Les droits compensatoires et tarifs américains sur le bois d’œuvre, imposés depuis plusieurs années, continuent de fragiliser les entreprises québécoises, qui peinent à demeurer compétitives malgré leur savoir-faire.

« Nos entreprises sont prises dans un étau : les tarifs américains d’un côté, l’incertitude du régime forestier de l’autre. Sans un soutien clair et à la hauteur des impacts de la part de Québec et d’Ottawa, ce sont les travailleurs, les familles et les communautés comme Parent qui en paient le prix », rappelle M. Vachon.

 Les gouvernements doivent passer des paroles aux actes

Alors que le premier ministre François Legault reconnaissait récemment que la perte d’emplois forestiers serait « dramatique » et que la filière demeure essentielle au Québec, la situation de Parent exige une réponse forte et immédiate. Les travailleuses et travailleurs ainsi que toute la communauté ne peuvent pas se tourner vers une autre option, ils n’ont pas cette possibilité.

« Les signaux d’alarme s’accumulent depuis un bon moment déjà. Le gouvernement sait que l’industrie souffre et que des communautés entières sont en jeu. Maintenant, il faut agir. Les communautés forestières n’ont plus la capacité d’absorber seules les chocs successifs », insiste le président de la CSD.

La CSD demande un plan d’urgence de la filière forestière

La CSD demande notamment au gouvernement du Québec de :

  • La mise en place immédiate d’un plan pour soutenir financièrement les travailleurs et les municipalités, dont la survie dépend directement de l’industrie forestière ;
  •  Agir rapidement avec les partenaires afin de mettre en place une véritable stratégie industrielle afin d’assurer un repositionnement à long terme de l’industrie forestière.