Photo de groupe des militantes de la CSD pour la condition féminine

L’Intersyndicale des femmes célèbre aujourd’hui le 40e anniversaire de sa création. Pour l’occasion, plus de 500 femmes, issues des comités de condition féminine et des réseaux des femmes des syndicats qui la composent, se sont rassemblées. Un programme féministe était à l’horaire permettant aux participantes de connaître les luttes de l’Intersyndicale depuis sa création, en 1977. Elles ont également eu la chance d’entendre des conférencières expertes de l’analyse différenciée selon les sexes (ADS).

Le rôle déterminant des comités de femmes des syndicats au Québec

Des syndicalistes et féministes d’expérience, dont Rosette Côté, Danièle Marchand et Monique Voisine, ont évoqué 40 années de solidarité et 40 ans de lutte pour l’égalité, titre du document produit par l’Intersyndicale pour l’occasion. Ces femmes, avec les comités de condition féminine, ont lutté pour que soient reconnus, entre autres, le droit à l’avortement, l’équité salariale, les droits parentaux et la conciliation famille-travail, ainsi que la représentation des femmes dans les lieux de pouvoir. Elles ont également milité pour que les structures sociales et gouvernementales, qui reproduisent les inégalités entre les femmes et les hommes, soient des vecteurs d’égalité, notamment en appuyant les féministes d’État ou en défendant les services publics.

« En effet, durant quarante années de concertation et de solidarité contre l’adversité et en dépit des allégeances syndicales de chacune des membres de l’Intersyndicale, les comités de condition féminine ont porté le projet de l’égalité entre les femmes et les hommes. C’est un tour de force pour ce regroupement unique de féministes en Amérique du Nord qui représente plus de 300 000 travailleuses. La solidarité est la meilleure formule que nous ayons trouvée pour défendre l’égalité : rassembler nos forces pour mieux avancer! ».

Isabelle Daigle, porte-parole de l’Intersyndicale des femmes et responsable de la condition des femmes à la CSD.

Urgence d’implanter l’analyse différenciée selon les sexes (ADS) dans les politiques publiques

Lise Gervais, coordonnatrice à Relais-femmes, et Carla Sandoval Carillo, formatrice pour l’ONG belge Le Monde selon les femmes, ont présenté un outil féministe permettant de concevoir, évaluer et ajuster les politiques publiques avec une perspective genrée : l’analyse différenciée selon les sexes (ADS). L’une, d’un point de vue général, et l’autre, dans une perspective budgétaire. Le mouvement des femmes connaît cet outil depuis les années 90. Il vise à discerner de façon préventive les effets distincts des décisions sur les femmes et les hommes. Actuellement, le Conseil du Statut de la femme et le Secrétariat à la Condition féminine évoquent cet outil.

Cependant, les décideurs demeurent frileux quand il s’agit de l’appliquer pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes.

« Selon leur condition, les femmes ne sont pas toutes touchées de la même façon par les décisions budgétaires. Nous sommes persuadées que si, par exemple, on osait des budgets sensibles au genre, ils seraient mieux ciblés et plus efficaces pour toutes et tous. C’est la raison pour laquelle les groupes de femmes et les syndicats souhaitent s’approprier l’ADS et la revendiquer dans les décisions gouvernementales », a souligné Isabelle Daigle.

Isabelle Daigle

À propos de l’intersyndicale des femmes

Créée en 1977, l’Intersyndicale des femmes représente près de 300 000 travailleuses syndiquées qui travaillent dans les secteurs public et parapublic, mais également dans le secteur privé. Elle est composée de représentantes de la condition des femmes de sept organisations syndicales : l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), la Centrale des syndicats démocratiques (CSD), la Centrale des syndicats du Québec (CSQ), la Fédération autonome de l’enseignement (FAE), la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec – FIQ, le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ) et le Syndicat de professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ).